logo-weekly-review-bis-small.png

L’essentiel de l’actu de la semaine dernière Florian D’Agostini, Analyst, 2018-10-01

Le casse-dette européen

Depuis le début d'année 2018, la dette italienne a subi à de multiples reprises plusieurs périodes de tensions. La première salve est venue au mois de mars au lendemain des élections législatives avec une montée spectaculaire des partis antisystèmes. La seconde période de volatilité est apparue fin mai lors de la désignation du chef du gouvernement. Enfin, tout au long de l'été, le BTP s’est fait chahuter au gré des échanges entre Giovanni Tria (ministre des finances) et des partis antisystèmes. Vendredi dernier a semblé être le bouquet final sur les marchés financiers alors que le gouvernement s'est mis d'accord pour creuser le déficit budgétaire du pays à 2,4% du PIB pour la période 2019 - 2021, défiant une fois de plus la Commission Européenne. Ce chiffre, qui peut paraître dénué de sens au premier abord, doit être recontextualisé avec l’objectif de 0.8% de déficit budgétaire annoncé l’année passée par Matteo Renzi. Surpris par cette dérive budgétaire, Giovanni Tria le ministre des finances aurait probablement démissionné sans l'intervention du Président Sergio Mattarella, son idéologie s’opposant à celle des leaders politiques du gouvernement. Autant dire qu’une démission aurait probablement envoyé le pays dans le chaos financier. 

Finalement, en prenant un minimum de recul, les investisseurs peuvent, certes, paraître abasourdis par ces annonces mais la coalition gouvernante italienne ne fait finalement qu'appliquer ses promesses de campagne, à savoir un revenu universel de 780 euros pour les plus modestes, une suppression de la hausse de la TVA, une baisse du taux d'imposition pour les auto-entrepreneurs, un abaissement de l'âge de départ à la retraite et une hausse des pensions. 

Grosso modo, on parle d'un creusement de 100 milliards d'euros du déficit dans un pays où la dette représente déjà 131% du PIB, une prouesse économique. De là à dire que toutes les avancées faites ces dernières années sont réduites à néant, il n'y a qu'un pas mais l'Italie est le seul pays de la périphérie à repartir dans la mauvaise direction. Il n'y a qu'à regarder l'évolution du spread entre le rendement du 10 ans portugais et du 10 ans italien entre 2017 et aujourd'hui qui n'a fait que se compresser pour finalement passer en territoire négatif depuis début 2018. Oui, un pays mis sous tutelle du FMI entre 2011 et 2014 emprunte aujourd'hui moins cher sur le marché que l'Italie (rendement du 10 ans portugais à 1.87% contre 3.20% pour le 10 ans italien).  Ceci prouve, que, parfois, tout n'est pas question de dépenses .. mais si les partis extrémistes dans leur globalité ont du mal à le comprendre, le marché le fera pour eux. 

Et pendant ce temps-là ... 

  •  le pétrole n'en finit plus de grimper 
  • la SEC, Tesla et Elon Musk trouvent un accord à 40 millions de dollars pour le maintien de ce dernier à un poste de directeur général
  • la Chine écarte les étrangers de ses médias 
  • Angela Markel et Recep Erdogan tentent de renouer le dialogue 

A suivre ... 

DISCLAIMER: Cette publication ne doit en aucun cas être assimilée à une offre en vue d’acquérir/vendre un produit financier ou à une quelconque activité de démarchage ou de sollicitation à l’achat ou à la vente de produit de gestion ou d’investissement. Toutes les informations publiées ici ne sont fournies qu’à titre de description et ne constituent en aucun cas des conseils de placement. Cette publication ne peut en aucun cas constituer une base primaire à des investissements.


Quel type d'investisseur êtes-vous ?

Quel est votre pays de résidence ?

Quel est votre pays de résidence ?