L’essentiel de l’actu de la semaine dernière Florian D’Agostini, Analyst, 2018-10-20

La prudence reste de mise

 C'est une nouvelle semaine assez morose que l'on a connu sur les marchés financiers. Plusieurs dossiers qui nous gâchent la vie depuis janvier continuent de faire parler d'eux alors que d'autres viennent jouer les trouble-fêtes.

 L’Italie sanctionnée

Parmi les vieux habitués des mauvaises nouvelles, on retrouve en tête de gondole le dossier italien qui n'avance définitivement pas dans le bon sens. Tandis que la Commission Européenne a qualifié la situation de "sans précédent", elle exige que le pays revoie son projet de budget 2019. Alors que le gouvernement semble persister et signer dans sa voie provocatrice, Moody's a pris les devants, dégradant la note souveraine du pays à un cran de la catégorie spéculative. S&P devrait imiter son compère dans les prochains jours. Seule bonne nouvelle pour les investisseurs, la perspective du pays selon Moody’s est « neutre » alors que les investisseurs craignaient un avis négatif. Une vieille habitude de vouloir prendre le scénario du pire sur ce dossier …

 La Chine fait des siennes

 L'autre dossier épineux qui gangrène les marchés depuis le début d'année est bien entendu la guerre commerciale, mais cette semaine c'est la croissance chinoise qui a inquiété le marché. Ressortie à 6,5% pour le troisième trimestre, le pays enregistre la croissance de son PIB la plus faible depuis 10 ans. La production industrielle, les ventes de voitures ainsi que les investissements sont apparus assez timorés (relatif), réveillant les craintes des investisseurs. Preuve de l'inquiétude ambiante, les régulateurs du pays sont intervenus en fin de semaine afin de rassurer le marché, annonçant une série de mesures pour faciliter les investissements sur le marché action, notamment d’un point de vue domestique. Encore mieux, le gouvernement songerait à baisser drastiquement les impôts dans le pays et ce, dès 2019 !  Les autorités chinoises tentent de conserver le navire à flot alors que les indices boursiers domestiques sont en fortes baisses depuis le début d'année et que les effets de la guerre commerciale ne sont pas encore répercutés dans le PIB. Terrain glissant dites-vous ?  

 Et puis les autres …

 Il ne faut pas oublier que les investisseurs continuent de garder à l'œil les mouvements de la FED alors que la normalisation de la politique monétaire se poursuit. Robert Kaplan (président de la FED de Dallas) a indiqué que deux ou trois hausses des taux étaient encore nécessaire pour atteindre un niveau "neutre" sur les taux directeurs. A court terme, l'institution US dit conserver un œil très attentif à la situation sur le secteur pétrolier. En effet, conséquence de l'affaire Khashoggi en Arabie Saoudite, la FED craint des représailles/sanctions financières de l'occident contre le Royaume qui pourraient apporter de la volatilité sur le pétrole. Alors que l’Arabie Saoudite a confirmé la mort du journaliste, la thèse de l’accident est pour l’instant mise en avant mais plusieurs incohérences sont présentes dans le communiqué. La Turquie mais également les Etats-Unis semblent vouloir faire toute la lumière sur ce dossier. Angela Merkel quant à elle demande l’arrêt immédiat de la vente d’armes à l’Arabie Saoudite. Pas sûr que tout le monde soit du même avis …

Dans toute cette actualité pas très reluisante, le fil conducteur continue d'être le Brexit pour lequel les discussions n'avancent tout simplement plus ! A l'image de certaines déclarations, personne ne comprend ce que Theresa May souhaite et probablement qu'elle-même ne le sait pas non plus... La question de l’Irlande du Nord fait notamment débat et le « hard Brexit » n’a jamais semblé être aussi proche. A en croire les deux parties, tout le monde est optimiste sur les discussions … mais rien n’avance, la définition même de l’utopie …

Et dire que dans ce marasme ambiant, 15% des sociétés du S&P 500 ont publié leurs résultats, 83% surprenant positivement ... Mais pour l'instant, le marché a d'autres chats à fouetter ...

 Et pendant ce temps-là ...

• Donald Trump sort d'un traité nucléaire avec la Russie
• Le secteur automobile européen continue d'être chahuté
• 500 000 personnes manifestent à Londres contre le Brexit

A suivre ...