À l’heure de faire le bilan 2017, revenons sur l’exercice exceptionnel qui vient de s’écouler sur la thématique des « Small & Mid Cap européennes».
Au niveau de la classe d’actif en général, l’année passée a été marquée par une surperformance assez importante des petites et moyennes valeurs par rapport aux plus grandes valeurs du marché. Assez éloquent, l’indice Stoxx Small 200 a progressé de 18,10% en 2017 alors que le Stoxx 600 n’a gagné « que » 10,58%. Sur 5 ans, les petites et moyennes valeurs surperforment les grandes de 23%. Sur une dizaine d’année, ce chiffre approche les 42% … En 2017, les petites et moyennes capitalisations ont pleinement bénéficié du dynamisme de la zone euro mais également d’une appétence importante des investisseurs pour le risque.
La performance 2017 vient notamment d’un début d’année particulièrement dynamique. En effet, du dénouement heureux des différentes élections européennes à la confirmation du rebond de la croissance au sein de la zone euro, tous les signaux étaient au vert pour soutenir la thématique. C’est à partir de juin que des évènements géopolitiques (Corée du Nord) et des pressions haussières sur l’euro (discours de Mario Draghi jugé « trop » agressif) ont servi de prétexte pour des prises de bénéfices. Cela étant, comme tout bon élève, la rentrée scolaire 2017-2018 a marqué le retour de l’optimisme ambiant sur fonds d’espoir de réforme fiscale américaine (qui est finalement sortie des cartons en décembre).
En bref, la thématique a été, comme vous l’aurez compris, très porteuse en 2017. Comme toute classe d’actif qui a bien progressé, vient ensuite la question de la valorisation. Est-ce qu’aujourd’hui la thématique des petites et moyennes valeurs est devenue chère ? Selon nous, la réponse à cette question est « non ». Quand nous comparons les niveaux de valorisation actuels avec les plus grandes capitalisations, nous observons que la valorisation relative se situe sur une moyenne de 10 ans, ce qui tend à ne montrer aucune survalorisation. Qui plus est, le dynamisme de la croissance bénéficiaire de la classe d’actif est plus soutenu que sur les plus grandes valeurs. Toutefois, nous prenons bien sûr en compte que le niveau de valorisation a globalement grimpé. Sans être alarmiste, cet indicateur doit juste nous amener à être encore plus vigilant dans la sélection de nos valeurs.
L’autre point important à surveiller pour 2018 est la volatilité qui, après une année 2017 atone, pourrait se réveiller surtout dans un contexte de normalisation de politique monétaire à l’échelle mondiale (poursuite de la hausse des taux aux Etats-Unis et ralentissement du « Quantitative Easing » en Europe). Nous restons cependant confiants sur une progression des petites et moyennes capitalisations en 2018, qui devraient continuer de bénéficier du bon dynamisme de l’Europe. Cela semble d’autant plus plausible que la croissance bénéficiaire des plus petites valeurs est attendue en progression de 9,37% l’année prochaine contre 8,50% pour les plus grandes valeurs.
Alors que nous avons évoqué la situation à l’échelle globale, intéressons-nous plus spécifiquement aux titres que nous utilisons en portefeuille. Avant cela, et nous aimons le rappeler, nous avons été dans notre approche (et nous resterons toujours) très rigoureux sur nos points d’achats et de ventes des titres en portefeuille. Notre philosophie sur la thématique small & mid cap veut qu’une fois que la société ait atteint notre objectif de cours, nous vendons.
A l’heure du bilan, intéressons-nous aussi aux meilleurs et pires contributeurs de l’année écoulée. Parmi les meilleurs performeurs du portefeuille, nous devons évidemment citer « BigBen Interactive » qui a été vendu après avoir plus que doublé. Nous avons également bien profité de la belle hausse de l’action Sopra Steria (+44%), de Koenig & Bauer (+46%) et de Groupe FNAC (+60%).
A l’inverse, parmi les détracteurs de performance, on trouve Elior et Dialog Semiconducteur qui ont respectivement perdu 19% et 30% depuis qu’ils sont en portefeuille. Nous n’oublions pas le dossier Criteo dont la valeur a baissé de 44% depuis notre achat, baisse qui fait suite aux incertitudes liées à la mise à jour de l’IOS d’Apple empêchant le « tracking » sur les mobiles.
En ce qui concerne 2018, nous restons positionnés sur des thématiques qui pour nous offrent toujours de la visibilité en termes de croissance. Par exemple, nous restons confiants sur la thématique de la digitalisation de l’économie à travers des sociétés comme Altran Technologies, Sopra Steria, Groupe Open, Sword Group, SQLI, Infotel ou encore Inside Secure spécialisée dans la cyber-sécurité.
L’industrie automobile via les équipementiers nous semble également porteuse, même s’il convient d’être investi sur des sociétés ayant de solides fondamentaux et présentes sur des projets d’avenir. Ainsi, nous continuons d’apprécier la société Plastic Omnium qui réalise de plus en plus d’investissements sur les technologies d’avenir comme la pile à combustible. Brembo est également présente dans notre portefeuille. La société devrait encore profiter de l’essor des ventes de véhicules haut de gamme.
Sur une autre thématique, Ingenico figure toujours dans nos principales convictions, d’autant plus après la vague de consolidation au sein du secteur du paiement en 2017 (Worldpay, Gemalto, Paysafe,…). Par ailleurs, la situation aux Etats-Unis et celle au Brésil semblent s’améliorer ce qui pourrait redonner quelques couleurs à cette belle valeur, qui selon nous est clairement décotée par rapport aux niveaux de valorisation de ses comparables et à son profil de croissance.
L’externalisation des services aux entreprises est également un thème qui devrait rester porteur au cours de cette année 2018. Nous restons positionnés sur la société Téléperformance (leader mondial des centres d’appels et de la relation client) et nous avons toujours une position au sein de la société Elior malgré un parcours 2017 compliqué. La valorisation de cette dernière est assez attractive pour le moment et les incertitudes reposant sur le nouveau management sont déjà clairement valorisées dans le cours de bourse.
Pour le reste, nous restons investis sur les sociétés qui pourront bénéficier de la bonne tenue de l’économie européenne qui devrait encore perdurer quelques mois. Nous pouvons citer des sociétés comme le Groupe FNAC, Manutan International, Sto SE, Vib Vermoegen, VGP, SPIE,….
Mais comme le disait l’humoriste et comédien français Pierre Dac, « les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir ». Rendez-vous fin 2018 …
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